Un russe en Ukraine
Le blog d'Artem SAVART

Bombardements…

Encore et encore… Cette fois, ils m’ont réveillé. Je dors au local depuis quelques jours, c’est plus sûr. Au sous-sol, les murs sont solides.

J’en profite aussi pour faire quelques travaux de décoration avant de m’endormir. Cette fois c’est à 2 heures du matin, comme toujours pendant que les gens dorment. Comme toujours il y a quelque chose qui est en flamme. On en saura plus de détails ce matin, comme d’habitude.

Ils ne touchent pas aux civils, ils disent.

Ils l’ont dit depuis le début. Et pourtant rares sont les jours où je n’entends rien à propos des gens qui sont morts. Rares sont les jours où il n’y a pas de civils qui ne se sont plus réveillés à cause de ces bombardements.

Explosion de cette nuit

Ce barrage, qu’ils ont détruit pour soi-disant empêcher les Ukrainiens d’avancer, n’ayant pas prévenu leurs propres soldats, qui étaient sur place, les laissant couler, a causé des milliers de morts dans la région de Kherson. L’eau commence à partir déjà et on voit tout le désastre. Femme, homme, enfants, vieux, tous.

Des cadavres qu’on retrouve même au bord de la mer à Odessa. Des cadavres de civils, emportés par l’eau. Les maisons entières se sont naviguées jusqu’à Odessa. Et je ne vous raconte pas tout ce qu’on a vu, c’est horrible.

Et là aussi ils disent, leur président même le dit au monde entier, qu’ils ne touchent pas aux civils. Mais quel connard…

Je me le permets, et encore je me retiens.

Livraison à Mykolaïv

On est allé à Mykolaïv vendredi dernier apporter l’eau, qu’on a acheté pour Kherson. Les réfugiés de cette région sont de plus en plus nombreux, Kherson est inondé comme d’autres villes de la région. Kherson, qui a vécu plusieurs mois d’occupation russe, a été libéré et maintenant… Je n’ai pas de mots.

On va continuer ce qu’on fait. Revenir le plus souvent possible apporter tout ce qu’on peut récolter. De l’eau, des produits pour bébé, de la nourriture. C’est le plus urgent. Chaque semaine, chaque jour, en fonction de nos ressources, qui ne sont pas énormes, mais heureusement grâce à votre aide on arrive à faire au moins quelque chose. Même si ça peut paraître peu, ce n’est pas inutile. 

Ça sauve les vies. 

Et les autres les prennent. 

Voilà la différence entre les humains et les barbares.

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